Les voyages de Hazrat Qutbuddin Bakhtiyar Kaki (R.A)

Plus tard, en vue de perfectionner ses connaissances et son expérience du soufisme, Khwaja Qutbuddin entreprit une longue tournée dans divers endroits d’Afghanistan, de la Perse et d’Irak, ce dernier étant le foyer de nombreux derviches soufis de haut rang de son époque.

Il raconta lui-même les histoires de cette tournée, comme suit : « Quand j’arrivai à Ghazni, je rencontrai un très vieux et vénérable derviche qui, disait-on, distribuait tout ce qu’il recevait le matin avant le coucher du soleil, et ce qu’il recevait la nuit avant l’aube. Personne, riche ou pauvre, n’est jamais revenu déçu de son Khanqah (monastère). Ceux qui avaient faim étaient dûment nourris et ceux qui étaient nus étaient dûment habillés. Quand je lui ai parlé, il m’a dit : « J’ai fait toutes sortes de Moudjahiddines continuellement depuis 40 ans mais sans aucun résultat : je n’ai jamais eu de vision de la Lumière Divine pendant cette longue période. Mais depuis que j’ai réduit mon sommeil, coupé ma nourriture au minimum, restreint l’usage de ma langue (c’est-à-dire la parole) et évité tout le monde, j’ai commencé à recevoir la Lumière Divine et maintenant je peux voir les choses jusqu’à Arsh-e-Mualla ( Trône Divin selon la conviction islamique) et rien ne m’est caché entre les cieux et la terre. (Fawaid-us-Salikin, Partie I). »

Il ajouta : « Un jour, j’étais en voyage en mer lorsque j’ai rencontré dans un port un derviche qui était parfait dans le soufisme. En raison des efforts acharnés des Moudjahiddines, il a été réduit à un simple squelette. Après la prière de Chaasht (8h-9h), il allait à sa Langarkhana (cuisine) et s’occupait jusqu’à l’après-midi à distribuer de la nourriture à des centaines de personnes affamées. Chaque personne était nourrie à sa guise et pour ceux qui avaient besoin de vêtements, il entrait dans sa hujra (cellule) et en sortait de nouveaux vêtements pour les distribuer. Lorsque tout était distribué depuis la cuisine, il avait l’habitude d’offrir ses prières du Zohar (après-midi). C’était son ordre permanent à ses Mureeds (disciples) que chaque fois que quelqu’un l’appelait, il ne fallait pas perdre de temps pour l’admettre en sa présence. Il mettait ensuite sa main sous le coin de sa Musalla (tapis de prière) et tout ce qui lui tombait dans la main, il le donnait à celui qui l’appelait. Je suis resté avec lui pendant un certain temps. Malgré toute sa munificence, lui-même observait toujours le jeûne. Au moment de l’Iftaar (heure de rupture du jeûne islamique), il n’a reçu que 4 khurmas (dattes) d’une source « invisible », dont il n’en a mangé que deux et m’a donné les deux restants. Un jour, il m’a dit : « Mon cher, à moins qu’un Faqir ne renonce à la compagnie des gens, ne donne tout ce qu’il reçoit, ne s’assoie en retrait, ne mange peu, ne dort peu, ne parle peu, il ne peut pas atteindre « la proximité de Dieu ». (Fawaid-us-Salikin, Partie I).

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